Ce sont des détails, des bouts de papier, des signatures qui manquent, des récépissés qui disparaissent. Mais ils peuvent tuer. L'association Aides vient de publier son rapport sur le traitement des étrangers gravement malades dans notre pays. Il est terrible : «Malgré un changement de gouvernement, la politique d'accueil et de prise en charge des étrangers malades ne cesse de se dégrader. Depuis l'été 2012, placements en rétention, procédures d'expulsion et dénis de droits se sont intensifiés, atteignant un rythme sans précédent.» La loi française est pourtant claire : un étranger peut bénéficier d'un visa pour soins s'il est atteint d'une maladie qui ne peut être prise en charge dans son pays d'origine.
Voilà quelques cas, symboles d'une inhospitalité à la française. A la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), une personne explique que, lorsqu'elle est arrivée, le guichetier s'est avancé dans le hall et a crié à la ronde : «Etrangers malades ?» Où est le secret médical ? A Colmar (Haut-Rhin), une femme séropositive raconte sa première rencontre avec un agent de la préfecture : «On m'a posé des questions personnelles, c'était comme une intrusion dans ma vie privée. L'agent a cherché à savoir de quelle maladie je souffrais, pourquoi je demandais une carte de séjour pour soins.»
A Grenoble (Isère), madame V., originaire de république démocratique du Congo, est hébergée dans un appartement thérapeutique. Elle est atteinte du VIH et de la tuberculo