Depuis dix mois, la divulgation d’enregistrements réalisés à l’insu d’élus de Corbeil-Essonnes et de leur ancien maire Serge Dassault semble apporter la preuve d’un système de corruption électorale présumé que ses opposants dénonçaient depuis longtemps. Dans quelles conditions ces vidéos ont-elles été réalisées, et dans quel but ? S’agissait-il de mettre fin au dit système ou de faire chanter les élus piégés ?
Serge Dassault connaît l’un des auteurs de ces enregistrements depuis près de vingt ans. Au milieu des années 90, lorsque l’homme d’affaires tente de devenir maire de Corbeil, René Andrieux vient de sortir de prison. Il s’est lié d’amitié avec son juge d’application des peines, Albert Petit, drôle de magistrat, humaniste, idéaliste, qui s’investit aux Tarterêts, cité de Corbeil-Essonnes où s’est installé son protégé. Ils y ont monté une association, Tarterêts 2000, que le juge préside. Elle gère notamment la banque alimentaire, vrai vecteur d’influence dans une cité pauvre. Serge Dassault les aide. Le milliardaire est en campagne, plutôt rejeté aux Tarterêts. Il ne peut guère s’appuyer que sur Andrieux, et quelques jeunes gens qui entourent ce dernier. Dassault promet de l’aider, de lui trouver un poste. Mais, juste après l’élection de l’avionneur, Andrieux est arrêté avec plus de 4 kilos de cannabis, dans un véhicule fourni par Dassault pour la banque alimentaire.
Andrieux disparaît du paysage quelques années plus tard, et ne réapparaît semble-t-il à Corbeil que voilà m