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L’intégration, un oubli de trente ans

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La «Marche des beurs», trente ans aprèsdossier
Redevable de son élection à la France des quartiers, Hollande veut s’emparer du sujet.
publié le 14 octobre 2013 à 21h06

Si la Marche pour l'égalité et contre le racisme avait porté tous ses fruits, vous n'auriez jamais dû lire cette histoire effarante : vendredi, la maire PS de Niort a porté plainte contre X pour endiguer la rumeur selon laquelle sa municipalité aurait signé une convention avec le département de la Seine-Saint-Denis pour «accueillir, contre de l'argent, des personnes de couleur noire», ce qui aurait «fait courir» aux Niortais, selon les colporteurs de cette absurdité, «un risque d'augmentation de la délinquance».

Accroc. Le 30e anniversaire de la première manifestation d'ampleur de jeunes issus de l'immigration s'installe dans un climat ambigu, comme le regard encore souvent porté sur les immigrés et les Français d'origine étrangère. Certes, des célébrations sont prévues dans tout le pays - au niveau local -, des livres et des émissions raconteront l'histoire, au cinéma la Marche (avec Jamel Debbouze) sortira le 27 novembre, mais l'atmosphère semble bien éloignée de l'impact provoqué alors par l'événement.

Le premier accroc significatif n'a pas tardé : hier, Toumi Djaidja, l'initiateur de la «Marche des beurs» qui dirigeait la délégation de marcheurs que Mitterrand avait reçue à l'Elysée, a refusé de rencontrer le ministre de la Ville, François Lamy, venu célébrer l'événement à Vénissieux. «Pendant trente ans, j'ai nourri l'espoir que l'égalité soit le chantier permanent de la République […