C’est le début d’un long parcours judiciaire pour Serge Dassault. L’avionneur a été entendu hier par des juges d’Evry (Essonne) pour complicité de tentative d’assassinat et placé sous le statut de témoin assisté. Les magistrats voulaient le mettre en garde à vue, mais ils ont dû y renoncer après que le Sénat a refusé de lever son immunité parlementaire. Serge Dassault s’est expliqué dans le cadre de l’enquête sur une tentative d’homicide survenue à Corbeil-Essonnes (dont il a été le maire de 1995 à 2009), qui pourrait être liée aux dons d’argent effectués par le milliardaire à des habitants des cités sensibles de la ville.

Cette affaire n'est qu'une des multiples procédures judiciaires qui concernent Dassault. La plus sensible pour lui est l'instruction menée à Paris sur le système d'achat de voix présumé à Corbeil. Les autres ont été lancées par l'avionneur et sa famille, qui ont dénoncé des menaces et des tentatives d'extorsion de fonds. Bref, l'homme d'affaires apparaît comme une caricature de l'arroseur arrosé : tantôt soupçonné de corruption, tantôt victime de lascars se présentant comme ses agents électoraux qui lui réclament des comptes à leur manière. A moins qu'il ne s'agisse, comme le disent ses avocats, de maîtres chanteurs attirés par sa «générosité», et déterminés à en profiter avant qu'il ne soit trop tard.

Le 19 février, Younès Bounouara, un habitant du quartier des Tarterêts proche de Serge Dassault, tire sur Fatah Hou, un ex-boxeur, qui est grièvement