Ce n'est pas un tribunal comme les autres. Coincé entre une caserne de CRS et un champ de maïs, bercé par le ballet incessant des avions de l'aéroport voisin de Roissy-Charles-de-Gaulle, l'annexe «délocalisée» du TGI de Meaux au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) a ouvert ses portes ce lundi matin. Un «tribunal d'exception», selon ses détracteurs, qui jugera quelque 3 000 étrangers en situation irrégulière enfermés dans le centre de rétention administrative (CRA) mitoyen. C'est là toute l'ambiguïté du lieu. «Tout, ici, est géré par les services de police, déplore Mylène Stambouli, avocate de la Ligue des droits de l'Homme et de la Cimade, venue argumenter à la barre. L'apparence d'impartialité du tribunal n'est pas respectée.»
Les associations d'aide aux sans-papiers et les avocats, après avoir organisé une visite des lieux fin septembre, sont venus en force pour les premières audiences, profitant de cette tribune pour dénoncer une réforme qu'ils jugent indigne. La petite salle qui accueille les débats est bondée de journalistes et de militants de RESF. Les «bip-bip bip» du portique de sécurité sonnent à intervalles réguliers, tandis que quatre agents de l