Les premiers sans-papiers du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot ont commencé à comparaître lundi dans une salle d’audience très controversée car située hors d’un tribunal, à deux pas de l’aéroport de Roissy, d’où ils sont censés être expulsés.
Les premières audiences ont débuté vers 10h15 dans la nouvelle annexe, un bâtiment construit dans la même enceinte que le plus grand CRA de France, entre champs et pistes d’aéroport. Deux salles sont prévues, aux vitres de verre dépoli, de la taille d’une salle de classe chacune. L’étranger en rétention administrative, ni pénalement condamné, ni détenu, se tient derrière une grille noire d’un mètre de hauteur, qui le sépare de la douzaine de sièges prévus pour sa famille et le public.
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«On va juger loin de tout, loin de la cité, là où la publicité des débats n'existe pas de fait», a regretté l'avocat et président du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti) Stéphane Maugendre, juste avant l'ouverture des débats. Les associations comme la Cimade, la Ligue des droits de l'homme, les syndicats de magistrats ou le Conseil national des barreaux dénoncent une «justice d'exception» et contestent la légalité du tribunal. Selon eux, l'indépendance de la justice est menacée en siégeant si près de la police, dans la même enceinte qu'un