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Libération
TRIBUNE

Procès Karim Achoui : du show médiatique à la désertion des journalistes

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par Michel Konitz, Avocat à la cour
publié le 14 octobre 2013 à 18h06

Six accusés ont été acquittés par la cour d'assises de Paris le 4 octobre à l'issue de trois semaines d'audience consacrées à la tentative d'assassinat perpétrée sur Karim Achoui, ancien avocat. Défenseur, aux côtés de maître Louise Tort, de Rudy Terranova, acquitté après cinq ans et demi de détention provisoire, j'ai pu constater que la frénésie médiatique qui a présidé l'ouverture de ce procès s'est très rapidement épuisée au point que les bancs de la presse étaient déserts au moment des plaidoiries de la défense, à l'exception d'un correspondant de l'AFP et d'une journaliste de Charlie Hebdo. Le seul dessein des journalistes et chroniqueurs judiciaires a été d'assurer la couverture médiatique du retour de celui qui s'est autolabellisé «avocat du milieu», retour transformé pour l'occasion en véritable show-business savamment orchestré par la partie civile. Les médias ont ainsi prêté servilement la main aux affirmations grotesques de Karim Achoui tendant à faire accroire à un complot policier ourdi à son encontre, affirmations qui n'ont été étayées par aucun commencement de preuve en quatre années d'instruction et qui n'avaient qu'un seul objectif : permettre à Karim Achoui d'occulter le regard que l'on pouvait porter sur ses pratiques professionnelles.

Quarante-huit heures après l'ouverture de ce procès, les caméras s'étaient éteintes, les voix s'étaient tues, et les stylos des chroniqueurs judiciaires s'étaient posés vers d'autres cieux. Vendredi soir don