A la une de Libération ce week-end du 15-16 octobre 1983, «Delors trébuche sur l'inflation» alors que les prix ont augmenté plus que prévu en septembre, c'est la «grande pagaille» à quelques jours des élections pour la Sécu et «l'heure de vérité pour Alain Prost» à la veille du Grand Prix d'Afrique du Sud.
En pied de page 8, un court article non signé évoque le départ de la marche pour l'égalité... qui fera la une du journal à son arrivée un mois et demi plus tard. Nous reproduisons cet article ci-dessous en intégralité.
Paris-Marseille : ça marche pour les immigrés
(article publié dans Libération le 15 octobre 1983)
Une trentaine de personnes vont quitter Marseille cet après-midi pour rejoindre à pied Paris 55 jours plus tard, le 3 décembre. Les trente marcheurs ne visent aucun exploit sportif, et les étapes quotidiennes ont été sagement limitées à une trentaine de kilomètres. Ils entendent manifester de cette manière pour l'égalité et contre le racisme, notamment contre les agressions dont sont victimes les immigrés, agressions qui se multiplient.
S'il fallait s'en convaincre, un engin explosif a causé des dégâts dans une cité marseillaise où résident de nombreux immigrés quelques heures avant la conférence de presse où les organisteurs de cette marche expliquaient le déroulement. L'attentat, qui n'a pas fait de victimes, a été revendiqué par un mystérieux groupe «les Templiers», probablement un avatar du groupe «Charles Martel». Objectif déclaré : «La dératisation de Marseille»...
C'est pour sensibiliser l'opinio