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interview

Mariages homos binationaux : «Faut-il passer devant le juge ?»

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Mariage pour tousdossier
Philippe Colomb, de l'association Ardhis, est furieux contre la chancellerie qui ne débloque pas la situation de certains couples binationaux privés de la loi sur le mariage gay.
Les ressortissants de onze pays n'ont pas accès au mariage homosexuel, car le droit de leur pays d’origine prime sur le droit français. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 16 octobre 2013 à 10h53

Il ne comprend pas. L’attitude de la chancellerie le dépasse complètement. Philippe Colomb préside l’association Ardhis, qui défend les droits des homosexuels étrangers. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Taubira sur le mariage pour les couples du même sexe, il mène un nouveau combat, peu médiatisé : faire en sorte que cette loi s’applique enfin à tous.

Aujourd'hui, en effet, certains couples binationaux en sont privés. La circulaire d'application de la loi, adressée aux maires, précise qu'en vertu de vieux accords internationaux, pour les ressortissants de onze pays, le droit du pays d'origine prime sur le droit français même si le mariage se déroule sur notre territoire. Dominique et Mohammed, un couple franco-marocain, sont dans cette situation. Deux jours avant la célébration de leur mariage, le parquet de Chambéry s'est opposé à leur union. Ils se sont tournés vers le tribunal de grande instance qui leur a donné gain de cause… Mais, mardi, la procureure de la République a fait appel. Pour Philippe Colomb, cette situation de blocage ne peut plus durer.

Etes-vous surpris de cet appel ?

L’attitude de la chancellerie est incompréhensible. Je me pose vraiment des questions sur leurs intentions. La ministre est-elle réellement attachée au principe du mariage pour tous ? J’ai un doute. A moins qu'elle ne contrôle plus du tout son administration… Christiane Taubira affirmait dev