Avant leur expulsion, le parcours des Dibrani, la famille de Léonarda, est assez emblématique de la lenteur avec laquelle la France examine le cas de clandestins, jusqu'à les placer dans un étau : au bout de presque cinq ans sur le sol français, cette famille n'était toujours pas régularisable, tout en étant difficilement expulsable notamment en raison de la scolarisation des enfants. Bien que formellement légale, voilà pourquoi cette expulsion provoque une telle émotion.
Les Dibrani, roms kosovars, sont rentrés irrégulièrement en France le 26 janvier 2009. Ils demandent l'asile mais, comme pour de nombreux postulants, leur situation relève davantage de l'immigration économique que de l'immigration politique. Il faut cependant deux ans pour que l'Office français pour les réfugiés et les apatrides (Ofpra), puis la Cour nationale du droit d'asile (Cnda) — l'instance d'appel — rejettent leur demande. La famille dépose une demande de réexamen, qui est rejetée. Deux mois supplémentaires se sont écoulés.
Le 31 janvier 2011, une première Obligation de quitter le territoire français (OQTF) leur est signifiée. Toutefois, comme c'est très souvent le cas, la mesure n'est pas exécutée, notamment en raison de la scolarisation des enfants. Les Dibrani forment néanmoins un recours contre l'OQTF, examinée et confirmée par le tribunal administratif fin janvier 2012. Nouveau recours,