Sous la présidence Sarkozy, les socialistes se battaient pour que l'école reste un sanctuaire où les enfants sans papiers pouvaient se rendre sans crainte d'être arrêtés. Rares étaient les maires socialistes qui, à la demande du Réseau Education sans frontières (RESF), refusaient de «parrainer» des élèves et leurs familles en situation irrégulière. Le retournement d'aujourd'hui, avec un ministre de l'Intérieur PS autorisant l'interpellation d'une collégienne en pleine sortie scolaire, est ressenti d'autant plus vivement par la communauté éducative, convaincue que la gauche mènerait une autre politique.«Une ignoble expulsion !» tonne le syndicat Unsa éducation dans un communiqué. «Plus aucune intervention policière dans les établissements scolaires et leurs abords !» exige le Snes, principal syndicat du secondaire, qui parle d'«une scène d'une autre époque».
Consigne orale. Les deux organisations rappellent que sous l'ère Sarkozy, à la suite de nombreuses mobilisations, une consigne orale avait été donnée afin que les forces de l'ordre n'aillent plus chercher les enfants sans papiers dans les écoles ou aux abords. L'engagement avait été respecté, à quelques exceptions toutefois. «Il n'y a pas de texte écrit disant que l'école est un sanctuaire, à la différence des universités où, héritage du passé, les forces de l'ordre ne peuvent intervenir que sur demande de leur président, souligne Laurent Escure de l