N’était le contexte particulier d’une interpellation réalisée dans un environnement scolaire, la situation administrative de la famille Dibrani est relativement banale. Elle symbolise la lenteur avec laquelle les autorités françaises traitent les immigrés en situation irrégulière, jusqu’à les placer dans un étau : les Dibrani n’étaient pas régularisables mais très difficilement expulsables, en raison de la scolarisation des enfants. Les Dibrani, Roms kosovars, sont rentrés clandestinement en France le 26 janvier 2009. Leur demande d’asile est rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides en août 2009. Ils sont aussi déboutés en appel devant la Cour nationale du droit d’asile, fin janvier 2011. Deux ans se sont déjà écoulés.
En vain. Les voies de l'asile épuisées, la préfecture délivre une obligation de quitter le territoire (OQTF). Mais, comme souvent dans ce cas, la décision n'est pas exécutée en raison de la scolarisation des enfants. Les Dibrani contestent l'OQTF, en vain, devant le tribunal administratif en janvier 2012, puis devant la cour administrative d'appel en février 2013. Les Dibrani vivent alors en France depuis quatre ans.
Ils se tournent vers la circulaire de régularisation Valls de novembre 2012. Les Dibrani remplissent le premier critère (trois ans de scolarisation des enfants), mais pas le deuxième, qui prévoit cinq ans de présence sur le territoire, un délai qu’ils auraient atteint début 2014. Le