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Libération
Décryptage

Une gauche plus prompte à vociférer qu’à légiférer

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S’ils décrient la méthode Valls, les socialistes n’en finissent de reporter tout projet concernant l’immigration.

Manuel Valls à l'Assemblée nationale le 15 octobre. (Photo Eric Feferberg. AFP)
Publié le 16/10/2013 à 20h46, mis à jour le 17/10/2013 à 9h44

Et si l’indignation et les valeurs brandies brutalement par certains socialistes sur le cas Léonarda témoignaient d’abord d’une courte vue sur les questions migratoires ? Car si la gestion des flux de clandestins compte par ses symboles (les luttes des sans-papiers, l’épisode de l’église Saint-Bernard en 1996, etc.), elle ne représente qu’un des aspects d’une politique migratoire. L’accueil et l’intégration des étrangers en situation régulière, la réforme de l’asile, par exemple, représentent des enjeux bien plus décisifs dans la construction d’une politique. Mais sur ces sujets… c’est le grand silence dans les rangs socialistes depuis mai 2012. Tentative de poser les «vraies» questions sur le «vallsisme» en matière d’immigration.

Expulsions-régularisations : Valls fait-il du Sarkozy ?

Le procès intenté à Manuel Valls, mardi soir au bureau national du PS, est globalement injuste. Car mis à part l’épisode Léonarda, la situation des familles en voie d’éloignement a été améliorée par une circulaire du 6 juillet 2012 interdisant le placement en rétention des familles avec enfants. Du côté des régularisations, l’avancée principale de la circulaire de novembre 2012 a concerné, là encore, les familles. Le bilan définitif de ces régularisations n’est pas encore connu, mais il devrait tourner autour de 30 000 cas. Un chiffre proche de celui de la place Beauvau sous Sarkozy qui, en dépit de discours musclés, autorisait de discrètes régularisations a