Pour l'avocat de la crèche Baby Loup, Richard Malka, le nouveau procès qui s'est tenu hier devant la cour d'appel de Paris avait la dimension «d'un enjeu de société». Un choix «entre une société différentialiste et multiculturaliste, et la société universaliste héritée des Lumières qui correspond à notre modèle républicain». Derrière lui, dans la salle, le philosophe Alain Finkielkraut, chantre du combat pour la défense de l'identité française contre le multiculturalisme, opinait du bonnet. Pour Michel Henry, l'avocat de Fatima Afif, employée de la crèche licenciée en 2008 pour avoir refusé d'ôter son voile, il fallait au contraire s'en tenir à ce qu'était l'affaire au départ : un conflit du travail entre une salariée et son employeur. Quatre heures durant, ils se sont accusés de radicalisation. Radicalisation laïque d'un côté, radicalisation religieuse de l'autre.
La cour, qui rendra son arrêt le 27 novembre, réexaminait le dossier Baby Loup sur le fond après trois précédents procès. En mars, la Cour de cassation avait finalement donné raison à la salariée, rappelant que la loi de 1905 n’imposait la neutralité qu’à l’Etat et ses agents. Les seules restrictions possibles à ce principe peuvent être notifiées dans un règlement intérieur et reposer sur des motifs précis. La Cour de cassation avait estimé que le règlement intérieur de Baby Loup n’était justement pas assez précis.
Hier, le procureur général de la cour d'appel a développé un raisonnement inverse, e