Si les mensonges biographiques font partie de la stratégie de survie de tout migrant, leur découverte ne favorise pas un dossier, encore moins quand il est à l'origine faible. Le cas des Dibrani le montre jour après jour. «Je n'étais pas au courant des soucis de Resat Dibrani avec la justice», raconte Brigitte Bertin, leur avocate depuis 2011, pas spécialement surprise, puisque la défense des étrangers est son activité principale. L'avocate n'est pas davantage informée de la nationalité de ses clients :«Lorsque je les ai rencontrés, ils se sont déclarés kosovars, mais sans aucun autre document qu'un certificat de mariage.»
Jeudi, depuis Mitrovica (nord du Kosovo), Resat Dibrani a en effet jeté le trouble en affirmant qu’il était le seul de la famille à être kosovar. Sa femme et ses filles seraient nées en Italie, sauf la petite dernière qui a vu le jour en France. Mais être né en Italie n’en confère pas automatiquement la nationalité. Il faut ensuite justifier d’une durée de présence sur le territoire, puis faire la demande auprès des autorités. Or, et c’est aussi une grande constante dans les parcours des migrants, la méconnaissance du droit et la volonté de vivre le plus discrètement possible n’encouragent pas ce genre de démarche.
«Asile». N'étant pas régularisés en Italie, où vit une importante communauté rom, les Dibrani sont venus en France en espérant l'être plus facilement. «J'ai brûlé mon permis de séjour en