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chronique «qui a le droit ?»

Peut-on rendre la justice dans un aéroport ou un hôpital ?

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Chroniques « Qui a le droit ? »dossier
Décryptage d'un point juridique au cœur de l'actualité. Aujourd'hui, retour sur les salles d'audiences délocalisées près de l'aéroport de Roissy, consacrées aux étrangers.
A droite, l'annexe du TGI de Meaux sur le site du Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, près de l'aéroport de Roissy. (Photo AFP (à gauche) et Vincent Nguyen. Riva Press)
publié le 18 octobre 2013 à 16h51

Pour la première fois, cette semaine, des étrangers en situation irrégulière ont été jugés au pied du Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot où ils étaient enfermés, dans l'attente de leur expulsion. Le gouvernement a ainsi achevé un projet de son prédécesseur de droite : ouvrir des salles d'audiences délocalisées pour les étrangers près de l'aéroport de Roissy. Celle du CRA du Mesnil Amelot, en bout de piste, a ouvert cette semaine. Une autre, abritée dans la Zone d'attente de l'aéroport, la «Zapi 3», où sont maintenus les étrangers soupçonnés par la Police aux frontières (PAF) de vouloir entrer sur le territoire de manière irrégulière, ouvrira en janvier – à moins que la garde des Sceaux, Christiane Taubira, ne s'y oppose finalement : elle vient de lancer une étude à son sujet.

Les associations de défense des droits des étrangers et de nombreux avocats se sont élevés contre ces annexes des tribunaux de Meaux et de Bobigny, qui constituent selon eux une «justice d'exception» réservée aux étrangers : comment rendre une décision sereine, si près de bâtiments occupés par des policiers chargés de les expulser ?

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