Après dix-huit mois de pouvoir socialiste, les membres du Réseau Education sans frontières (RESF) font un constat amer : rien, ou presque, n’a changé en matière de politique migratoire. Au-delà des cas très médiatisés de Léonarda et de Khatchik, c’est le fond de la politique de Manuel Valls - soutenu par le président de la République - qui leur pose problème.
Discours. «Sortir une circulaire qui sanctuarise l'école, comme l'a annoncé Hollande ce week-end, c'est se foutre du monde, tonne Brigitte Wieser, responsable à Paris. Ce n'est pas ça qui a mis le feu, mais le fait d'expulser une élève en cours de formation.» A ses yeux, «les lois sarkozystes sont toujours appliquées, mais par un gouvernement qui se dit de gauche, et qui les critiquait il y a quelques années». «Cette idée selon laquelle il n'y a qu'une seule voie possible en matière de migrations est irresponsable, abonde son collègue Richard Moyon. Cela obère l'avenir.» Et le responsable de RESF d'imaginer les futurs discours de «messieurs Ciotti ou Copé, quand ils seront devenus ministres d'un gouvernement pain au chocolat» : «Ils auront beau jeu de répéter que, comme le disait très justement Manuel Valls, les Roms sont inassimilables ou que la fin du regroupement familial ne doit pas être taboue.» En clair, avec sa ligne mêlant «fermeté et humanité», le gouvernement ferait le jeu de la droite et de l'extrême d