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Récit

«Bugaled Breizh» : les parties civiles sur le pont

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Pour empêcher le non-lieu qui se profile, les familles des victimes multiplient les initiatives.
Le «Bugaled Breizh». (Photo Daniel Joubert. Reuters)
publié le 22 octobre 2013 à 21h36

Le non-lieu semble inéluctable dans le dossier du Bugaled Breizh. Après presque dix ans d'enquête, les juges d'instruction Robert Tchalian et Jacky Coulon ont décidé de ne pas poursuivre leurs investigations. Pourtant, le chalutier breton a très probablement été coulé par un sous-marin, le 15 janvier 2004 au large du cap Lizard, entraînant le décès des cinq marins-pêcheurs officiant à bord.

Ardu. Problème, l'identité du submersible incriminé demeure mystérieuse, au grand dam des familles parties civiles qui espéraient légitimement un procès. Les deux magistrats étayent leur décision de clôturer l'affaire par un rapport d'expertise de 2007 de Dominique Salles, ancien patron de la Force océanique stratégique française, concluant que le Bugaled Breizh «se trouvait dans un secteur qui n'était pas attribué à un sous-marin». Une analyse contestable tant au plan technique - les sous-marins enfreignent très régulièrement les eaux territoriales étrangères - qu'au plan déontologique - Salles, ex-membre de l'Otan, est-il le mieux placé pour enquêter sur un exercice de défense internationale ?

En outre, les avocats des familles des victimes ont récemment exhumé des nouvelles pièces d'un dossier particulièrement ardu. Ils se sont aperçus que les carnets de bord de plusieurs bâtiments français avaient été placés sous scellés en catimini au greffe du tribunal de Nantes ! De leur lecture, il ressort deux éléments essentiels : d