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Libération
Récit

Le nouveau visage du docteur Muller à son troisième procès

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Le médecin légiste est actuellement rejugé pour le meurtre de sa femme en 1999.
Nan Goldin, «Nan and Brian in bed», 1983. (Nan Goldin, courtesy Matthew Marks Gallery) (Nan Goldin, courtesy Matthew Marks Gallery)
publié le 23 octobre 2013 à 21h36

SPECIAL FIAC. Le choix de Jennifer Flay, directrice de la Fiac : «Cette œuvre évoque la dissolution d'une relation, la tension dans un couple, la violence des sentiments, qui mènent au drame. A travers l'expérience personnelle de Nan Goldin cette œuvre met en lumière la violence conjugale.»

Où est passé le docteur Muller ? Qu'a-t-on fait de cet homme qui déclamait ses titres en se rengorgeant («expert judiciaire, lieutenant-colonel de réserve, chargé de cours à la faculté, membre du conseil municipal, membre du club de tir»), alternait harangues d'autosatisfaction, boutades déplacées et saillies colériques ? Et qui est ce sosie discret et modeste qui semble l'avoir remplacé ? Voilà quatre jours que le médecin généraliste d'Ingwiller (Bas-Rhin) comparaît devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, accusé d'avoir, en novembre 1999, tué sa femme Brigitte et maquillé le meurtre en suicide - et l'on cherche encore à comprendre le sort qui l'a métamorphosé.

Déjà condamné deux fois, en première instance puis en appel, à vingt ans de prison, Jean-Louis Muller, 57 ans, avait, devant les jurés et dans les reportages qui lui ont été consacrés, développé une défense singulière. Utilisant sa science de légiste, expert auprès des tribunaux, pour disserter des heures sur l'éparpillement des morceaux de cerveau de sa femme sous le coup d'un tir de 357 magnum. Répondant, à ceux qui l'interrogeaient sur son chagrin de veuf, qu'il pensait surtout à la perte de son c