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A Lyon, les migrants jetés de dessous le pont

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L’expulsion d’un campement repose le problème de l’hébergement des demandeurs d’asile.
par Anne-caroline JAMBAUD, Intérim à Lyon
publié le 24 octobre 2013 à 20h06

Le tunnel de Fourvière déverse chaque jour 100 000 voitures sur «l'Autoroute du soleil» qui traverse Lyon en son centre du côté de Perrache. C'est là, sous la pile du pont autoroutier saturé de bruits et ruisselant de pollution, qu'ont trouvé refuge 296 demandeurs d'asile, en majorité albanais, mais aussi kosovares et serbes, agglutinés dans une centaine de tentes igloo. «C'est intenable : les rats, la circulation automobile, les gaz d'échappement, l'insalubrité sur ce sol incliné jusqu'à 30 degrés font qu'il est tout à fait impossible de laisser la situation en l'état», alerte depuis juillet Aurélie Neveu, coordinatrice à Médecins du monde. Fait exceptionnel : saisi par le Grand Lyon d'une demande d'expulsion de ces demandeurs d'asile, le vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, Gérard Gaucher, s'est rendu sur place le 11 octobre pour constater «la dangerosité, l'insalubrité et l'indignité» du campement. Et, mercredi, le juge a ordonné l'expulsion sans délai du campement. «Mais il rappelle l'obligation faite au préfet d'offrir un abri aux demandeurs d'asile», précise Eloïse Cadoux, avocate de plusieurs occupants du campement.

«Impasse». Le casse-tête pour héberger les demandeurs d'asile commence. Car, dans le Rhône, les capacités d'hébergement sont saturées, en dépit d'un gros effort budgétaire de l'Etat et opérationnel des associations. «220 places nouvelles ont été créées en 2013 et le nombr