L’affaire Amélie a remis en lumière la question de la prise en charge des personnes handicapées et les défaillances en la matière des pouvoirs publics. Le 7 octobre, l’Etat a été condamné par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) à trouver d’urgence une place dans une structure spécialisée pour Amélie Loquet, 19 ans, lourdement handicapée, gardée à domicile faute de mieux. Ses parents, épuisés nerveusement et physiquement, s’étaient tournés vers la justice en utilisant une procédure d’urgence, le référé-liberté, possible en cas d’atteinte manifeste à une liberté fondamentale.
Le juge leur a donné raison : les obliger à veiller jour et nuit sur leur enfant handicapé, sans aucune solution alternative, met en péril leur sécurité comme celle de leur enfant, et porte atteinte à leur «droit à mener une vie privée et familiale normale». L’agence régionale de santé d’Ile-de-France, structure publique qui pilote l’aide aux personnes handicapées, disposait de quinze jours pour trouver une place, sous peine de payer une astreinte de 200 euros par jour.
Crainte. Mercredi, Jacques Loquet a reçu un coup de fil : sa fille aura une place à compter du 4 novembre. Un espoir pour toutes les familles dans des situations semblables. Sauf que, quelques heures après, surprise : le ministère de la Santé annonçait qu'il faisait appel de la décision pour, indiquait-il dans sa requête, «censurer le raisonnement qui sous-tend cette ordonnance,