C'est la mesure qui fait exploser la Bretagne. Explications de cette écotaxe poids lourds qui «cristallise» les mécontentements contre «Paris» et menace d'entraîner le gouvernement dans une crise politique.
Qu’est-ce que l’écotaxe ?
Votée en 2009 sous la droite, l'écotaxe s'appliquera, au 1er janvier 2014, aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes roulant sur le réseau national (hors autoroutes). Un système de péage - 173 portiques dans toute la France - permettra d'identifier les camions, dotés de boîtiers GPS. La Bretagne bénéficie d'aménagements : rabais de 50%, exonération de la RN164 et exclusion du transport de lait. La mesure doit rapporter 1,15 milliard d'euros par an, dont 750 millions pour financer les infrastructures de transport, notamment le rail et le fluvial. Un enjeu pour la Bretagne, dont la part de marché du fret ferroviaire - 1,4% - a décliné ces dernières années, au profit de la route.
Pourquoi cette colère bretonne ?
Peu importent les cadeaux, depuis cet été, la mobilisation bretonne contre cette taxe va croissant. Lors de «manifestations pour l'emploi», cet été, deux portiques sur les trois installés dans le Finistère ont été mis à terre. Producteurs, salariés et patrons réclament la suppression de ce qu'ils comparent à «la gabelle». «C'est l'élément symbolique derrière lequel une partie du patronat s'abrite pour s'exonérer de ses propres respo