J'adore les hommes modernes, so chic, ceux qui ont le courage de se mouiller, de monter au front, de ne pas avoir peur d'être à la une de la presse et sous l'œil enamouré des caméras - c'est un métier -, qui ne craignent pas d'attaquer la vague du politiquement correct, de se frayer une voie à travers les hordes féministes. Ils se battent, ces hommes, ces vrais ; d'ailleurs, dans leur manifeste des «343 salauds» (lire Libération d'hier) ils l'écrivent, comme cela, on n'a plus de doute. «Nous sommes des hommes», annoncent-ils. Pourquoi ne pas avoir précisé dans ce texte «Et on a des couilles ?» Puisque c'est cela dont on parle, de leur juste lutte pour conserver un droit (de l'homme) fondamental dans toute société humaine : le droit à leur pute.
Comme ils sont modernes, nos Beigbeder, Zemmour et Bedos (junior), ils savent ce qui fait une bonne campagne de pub : tu reprends deux manifestes historiques «politiquement corrects» et tu les détournes pour faire provoc. So hip darling. Le plus ancien, le plus ringard, c'est évidemment le «Manifeste des 343 salopes», publié en 1971. Ces femmes célèbres qui déclaraient avoir avorté alors que c'était encore un crime dans la vieille loi française, en espérant faire avancer le droit des femmes à leur corps, à la contraception et à l'avortement. Plutôt que de se faire charcuter dans une officine clandestine. Un coup médiatique qui, cette fois, servait à quelque chose. Bon alors on pique l'idée e