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Prostitution : «On ne pourra rien contre un client qui passe par Internet»

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Prostitution : faut-il pénaliser les clients ?dossier
Les députés ont commencé leurs auditions en vue de l'examen de la proposition de loi sur la pénalisation du client. Première audition ce jeudi : une capitaine de gendarmerie plutôt sceptique.
publié le 30 octobre 2013 à 19h01

Elle embête les députés, cette capitaine de gendarmerie, à répéter qu'elle trouve «suffisant» et «cohérent» l'arsenal juridique français actuel de lutte contre le proxénétisme et le trafic d'êtres humains. Karine Béguin, chef du département investigations de la lutte contre la cybercriminalité, qui s'occupe notamment du proxénétisme sur Internet, était entendue ce mercredi à l'Assemblée nationale par la commission chargée d'examiner la proposition de loi «renforçant la lutte contre le système prostitutionnel». Proposition de loi déposée par la députée socialiste Maud Olivier, qui entend notamment supprimer le délit de racolage passif créé en 2003 par Nicolas Sarkozy et faire de l'achat d'acte sexuel une infraction, la fameuse «pénalisation» des clients. Deux idées qui ne semblent guère emballer Karine Béguin. Arguments à l'appui.

Poliment, la capitaine de gendarmerie tente d'expliquer que la suppression du délit de racolage risque de compliquer considérablement le travail des enquêteurs sur Internet. Elle raconte que ceux-ci travaillent notamment grâce à la technique du pseudo, se faisant passer pour potentiels clients sur les réseaux. Mais qu'ils ne cherchent pas in fine à coincer les prostituées «mais leurs proxénètes». «Le délit de racolage nous permet de mettre en garde-à-vue les prostituées