Ils n'ont pas eu peur d'endosser cette image de mort. Et ils portent ainsi un cercueil avec des roses rouges, sur lequel est écrit : «Patiente morte suite à des urgences saturées.»
Vendredi matin, une quarantaine d'employés de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Paris manifestent, devant le Panthéon, leur colère contre la fermeture de leur service d'urgence. Leur objectif ? Montrer qu'en le supprimant, on risque de contribuer à engorger les autres hôpitaux qui sont déjà largement saturés. L'ancien chef de services des urgences, Gérald Kierzek, fait part de ses profondes inquiétudes : «Le mort symbolique, ce ne sont pas que des mots en l'air. Toutes les études le montrent : plus on attend aux urgences, plus on meurt.»
Assiste-t-on, dès lors, au énième épisode d’une mort annoncée ? Ou à l’inverse, voit-on les prémisses d’une nouvelle vie pour le plus vieil hôpital de France ? Aujourd’hui, en tout cas, la saga de l’Hôtel-Dieu, planté en plein cœur de Paris sur l’île de la Cité, se poursuit dans la plus parfaite des confusions. Et la journée de lundi en sera le symbole. Prévue le 4 novembre, la fermeture du Service d’accueil des urgences (SAU) a été repoussée à une date inconnue par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 10 juillet. Que comprendre ?
Mandarin. Depuis deux ans, tout est acté, ficelé, prévu, agencé : fermeture progressive de tous les services d'hospitalisation de l'Hôtel-Dieu, puis des urgences en novembre 2013, a