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Emilie Martin : «Madrid veut m'arrêter. Et la France, elle dit quoi ?»

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La militante basque est recherchée par l'Espagne, obligeant les autorités françaises, comme sa sœur avant elle, à clarifier leur position.
publié le 5 novembre 2013 à 19h28
(mis à jour le 6 novembre 2013 à 10h25)

Leur histoire est troublante de similitudes. Les sœurs Aurore et Emilie Martin se retrouvent, l’une après l’autre à un an d’intervalle, à incarner la position de la France sur la question basque. Chacune à leur tour, elles sont visées par la justice espagnole pour leur militantisme. Et obligent la France à clarifier sa position, notamment dans le cadre du processus de paix engagé depuis deux ans.

Il y a quinze jours, Emilie, la cadette des Martin, reçoit dans sa boîte aux lettres une convocation de la justice espagnole. «Il y avait juste écrit de me présenter ce mardi matin à 10 heures à Madrid, sans même me dire pourquoi, explique-t-elle. En précisant que si je n'obéissais pas, je serais sous le coup d'un mandat d'arrêt européen.» Elle a préféré ne pas s'y rendre. Elle sait pertinemment ce qu'on lui reproche : son implication dans Herrira. A 28 ans, elle est porte-parole en France de cette association qui aide les détenus basques, souvent des anciens membres de l'organisation séparatiste ETA.

«Rien n'oblige la France à m'arrêter»

«En France, rappelle-t-elle, l'association est tout à fait légale, on reçoit les subventions du conseil général, je suis salariée de l'association.» Mais en Espagne, Herrira a été interdite il y a peu. Le 30 septembre dernier, les bureaux en Espagne ont été fermés, la page Facebook bloquée. 18 membres ont été interpellés,