C'est un acteur clé de l'affaire Dassault. Soupçonné de tentative d'assassinat sur fonds d'achats présumés de voix par l'avionneur et ancien maire de Corbeil-Essonnes, Younès Bounouara, un chef d'entreprise proche de Serge Dassault, a été interpellé hier à l'aéroport de Roissy, après huit mois de cavale. Dans une récente interview au Point (qui a révélé son arrestation), il avait promis de se rendre. Il devait être présenté hier soir aux juges d'instruction d'Evry en charge de l'enquête, en vue d'une mise en examen.

Le 19 février, en plein centre de Corbeil, Bounouara avait tiré sur un véhicule, blessant grièvement Fatah Hou, un ancien boxeur de 32 ans. Or, certains occupants de la voiture ont participé à la vidéo pirate de novembre 2012, dans laquelle Serge Dassault, interrogé sur l'argent des élections municipales, reconnaît un versement occulte via le Liban, qui s'élèverait à 1,7 million d'euros, au bénéfice de «Younès». «Si c'est mal réparti, ce n'est pas de ma faute. […] J'ai tout payé, donc je ne donne plus un sou […]. Si c'est Younès, démerdez-vous avec lui», dit-il dans un extrait de la vidéo, mis en ligne par Mediapart.

Les juges ont entendu l'avionneur le 14 octobre comme témoin assisté, afin de vérifier si la fusillade est liée à son argent et à la vidéo. Soupçonné d'avoir été l'agent électoral de Dassault dans les cités de Corbeil, Bounouara a vigoureusement démenti dans le Point l'existence d'un système d'achats de voix (des