A la une de Libération ce lundi 7 novembre 1983, une femme nue en hommage à la mort du dessinateur Reiser, décédé le samedi précédent à l’âge de 42 ans. Le titre principal de la une est consacré à l’actualité internationale dominée par la crise au Liban. Sur le front diplomatique, vingt et un ans après la fin de la guerre d’Algérie, la France accueille pour la première fois un président algérien. Côté élections, après une série de municipales partielles, on parle d’une «percée» du Front national, qui dépasse les 9% des voix à Aulnay-sous-Bois.
La Marche pour l’égalité et contre le racisme, elle, a progressé le long du Rhône et gagné en audience depuis
[ son départ de Marseille le 15 octobre ]
. Si elle n’est pas encore à la une du journal,
Libération
lui consacre une page, avec un reportage signé Robert Marmoz, correspondant de
Libération
à Lyon, qui a suivi les marcheurs et raconte l’accueil dans les villes traversées et les réactions diverses du monde politique à ce mouvement d’un genre nouveau.
Nous reproduisons cet article ci-dessous dans son intégralité (1).
Avec les marcheurs de Minguettes : «La politique des Beurs… C’est spécial»
La Marche pour l’égalité est la première grande initiative autonome de la deuxième génération d’immigrés en France. Partis de Marseille le 15 octobre et devant arriver à Paris le 3 décembre, les jeunes «Beurs» des Minguettes veulent face aux «agressions racistes» sensibiliser l’opinion.
La vallée est encore nappée de brumes et le haut-parleur qui fait claquer la voix de Donna Summer dans ce lieu champêtre crée un choc. Comme ce cor