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TRIBUNE

Rythmes scolaires : où est passée la clé des temps ?

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La réforme des rythmes scolairesdossier
La réforme divise enseignants, parents, éducateurs et élus. Des grèves sont prévues la semaine prochaine, à Paris.
par Franck Beau, parent d'élèves à Paris
publié le 8 novembre 2013 à 13h00

Le décret sur les rythmes scolaires en cours d’application dans près de 20% des villes pour cette rentrée remet en place la semaine de 4,5 jours en primaire, et déploie trois nouvelles heures d’activités périscolaires non obligatoires, à la charge des communes. Après une rentrée éprouvante, le 12 novembre, à Paris, les agents du secteur de l’animation seront en grève. Le 14 ce sera au tour des enseignants. Les parents ont même envisagé un appel à la mobilisation le 13. Tout est dit. Cette réforme a révélé et à ce jour aggravé une séparation des corps éducatifs. Face à ce projet de réorganisation inédit, le discours ambiant se trouve coincé entre celui des «tout va bien», qui portent la réforme et se montrent sourds aux inquiétudes les plus exacerbées, espérant avoir gain de cause avec le temps. Et de l’autre, les «tout va mal», enclins à rejeter en bloc le décret, sans être en mesure de mettre en exergue ses fondements les plus constructifs.

Quels sont ces fondements ? La lutte contre la fatigue ? La réussite scolaire ? L’ouverture d’activités éducatives variées aux classes populaires ? Si ce sont les objectifs de la réforme, pourquoi faire un tel usage de la force dans certaines villes ? Chaque acteur impliqué dans la question éducative voudra décidément en arriver à cela. Chacun s’accordera à penser comme le veut le décret, que l’école doit renouer des liens profonds avec son territoire, à travers les familles, son tissu associatif, ses ressources locales. L’enfant a besoin