Faut-il circoncire le problème, ou pour le dire plus justement, faire de la circoncision un problème ? L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, elle, a déjà tranché : elle réclame le droit des enfants à l’intégrité physique. Cet avis n’est que consultatif mais, grâce à lui, juifs et musulmans pressentent qu’ils ne sont pas au bout de leur peine.
Si vous avez aimé la controverse autour du hallal, vous adorerez celle qui vient sur la circoncision. S’agit-il d’une mutilation sexuelle ? Faut-il l’autoriser uniquement entre adultes consentants ? Voilà un grand débat national qui s’annonce. Pour ceux qui redoutent la fin du militantisme, voici un nouveau mouvement, déjà puissant aux Etats-Unis, l’intactivisme. Pour devenir membre, il suffit de militer en faveur de l’intégrité du membre. Pour les «intactivistes», la circoncision couperait de certaines sensations. Quant aux arguments hygiénistes ou prophylactiques en faveur de la circoncision, ils seraient orientés. Parmi ces militants se dessine-t-il une nouvelle alliance entre islamophobes et antisémites ? Sans vouloir faire de procès d’intention, juifs et musulmans sont aussi prêts à renoncer à la circoncision que New York à la statue de la Liberté.
Du coup, ce débat qui vient va accroître la coupure au sein de notre société entre les laïcs et les religieux. Au XIXe siècle, la grande inquiétude des sociologues était de savoir comment la société allait survivre sans le secours de la religion. Aujourd'hui, la peur