Les défenseurs de l’abolition de la prostitution ont aujourd’hui une référence : la Suède. Ce pays de moins de 10 millions d’habitants qui, en 1999, a été le premier Etat européen à pénaliser les clients, est devenu le modèle à suivre, cité désormais à l’envi par les parlementaires qui soutiennent l’actuelle proposition de loi. L’exemple à fuir étant désormais incarné par l’Allemagne et ses bordels, réglementés depuis une loi de 2002.
Pour Maud Olivier, députée PS qui porte la proposition de loi contre le système prostitutionnel, «l'exemple suédois est la preuve que l'on peut faire changer les choses et que la prostitution n'est pas une fatalité». En Suède, selon les autorités, la prostitution a réduit de moitié depuis la promulgation de la loi. La semaine dernière, la commission parlementaire chargée de préparer l'examen du texte a entendu des représentants des autorités suédoises pour voir comment leur modèle pourrait être transposé en France.
Amendes proportionnelles. Un modèle où la fermeté est d'abord sémantique. En Suède, on ne parle pas de «clients» mais d'«acheteurs de sexe». La loi prévoit des amendes proportionnelles aux revenus des acheteurs et jusqu'à un an de prison ferme. Jusqu'à aujourd'hui, aucune condamnation de ce type n'a été prononcée. Seuls deux jugements ont abouti à des peines de prison avec sursis. Durant les dix premières années, environ 600 personnes ont fait l'objet de poursuites. Le bu