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Handicap : quand les blocages sont dans les têtes

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Le handicap au quotidiendossier
Poursuivre des études est souvent un parcours semé d’embûches. Surtout lorsque les principaux freins sont psychologiques.
publié le 14 novembre 2013 à 18h06

«Les jeunes ont tous des rêves mais les premiers à convaincre sont… les parents.» C'est Catherine Blanc, chargée de mission handicap à Sciences-Po Paris qui le dit. Lorsque l'on sait que lesdits rêves sont avant tout des études supérieures, la citation est d'une cruelle ironie… Pourtant, comme le montre notre cahier spécial (enrichi d'articles inédits sur notre site Liberation.fr), les choses avancent sur le front du handicap. Les auxiliaires de vie scolaire, ces poissons pilotes indispensables à toute insertion réussie, ont enfin un véritable statut ; les expériences associatives mêlant valides et invalides foisonnent ; la recherche, patiemment, explore de nouvelles pistes et la loi de 2005 sur l'accessibilité des lieux publics poursuit - lentement - sa progression.

Il reste toutefois des freins. Dont un, sur lequel nulle législation n’a de prise : celui de l’esprit. La plupart du temps, il prend la forme de ce que les sociologues appellent l’autocensure. Une dynamique de l’échec qui loge son embryon dans la cellule familiale et conduit nombre de jeunes à minorer leurs ambitions. Selon les derniers chiffres de l’Insee, seuls 2 bacheliers sur 10 en situation de handicap accèdent à l’enseignement supérieur. On tombe à 4% dans les grandes écoles…

En France, mais aussi en Allemagne et en Italie, de nombreux dispositifs ont été mis en place ces dernières années afin de gommer les résistances structurelles. Comme pour les jeunes issus des quartiers populaires, il