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TRIBUNE

Rythmes scolaires : une polémique stérile et dangereuse pour l'école

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(Dessin Alain Brillon)
par Georges Fotinos, chercheur, ancien responsable du dossier Rythmes scolaires au Ministère de l’Education Nationale et François Testu, professeur émérite en psychologie, université François-Rabelais (Tours)
publié le 14 novembre 2013 à 7h31

Devant la polémique brutale et grotesque portée par une coalition hétéroclite rassemblant des organisations qui d'ordinaire s'opposent et des regroupements d'acteurs, usagers, partenaires de l'école qui privilégient l'égoïsme individuel au progrès collectif, il nous est apparu, au regard de notre expérience et des connaissances acquises sur ce sujet au cours de plusieurs décennies, comme une «ardente obligation» de remettre la raison et les faits au centre de cette tempête fortement médiatisée, voire orchestrée.

Avant, et cela nous paraît essentiel actuellement, il faut rappeler les trois raisons fondamentales de la nécessité de changer notre organisation du temps scolaire. D’abord, la France possède toujours et, cela n’a pas changé ces derniers mois, l’organisation du temps scolaire la plus aberrante d’Europe et, pour élargir, des pays de l’OCDE.

Le plus petit nombre annuel de jours de classe, les vacances les plus longues, la semaine (jusqu’en 2014) la plus courte, le nombre annuel d’heures d’enseignement (pour les petites classes) le plus important. Le tout avec des programmes d’enseignement quasiment inchangés et alourdis par une pédagogie de l’évaluation.

Les méfaits de cette singularité, tant sur la fatigue des élèves que celle des enseignants et l’organisation de l’école et son climat, ont été mis en évidence par les chronobiologistes et les chronopsychologues, et des instances de diagnostic telles que l’Académie de médecine, l’Inspection générale de l’éducation