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reportage

A Amiens, les cartes de l’aide rebattues

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Des microquartiers du centre-ville vont désormais être prioritaires, tandis que certaines zones ZUS sont abandonnées.
publié le 17 novembre 2013 à 21h21

Les pelouses sont vertes. Les allées propres. La cité Pierre-Rollin, dans le sud d'Amiens, ressemble davantage à une coquette copropriété qu'à une cité HLM à la dérive. Pourtant, derrière les rideaux soignés, la pauvreté a grignoté du terrain ces dernières années. Dans la nouvelle cartographie de la politique de la ville, les deux immeubles de cette cité clignotent en jaune, signe que plus de la moitié des 3 000 habitants ont moins de 10 200 euros de revenus fiscaux annuels. Le seuil moyen en France est de 11 250 euros, mais il diffère selon les villes. «On a voulu introduire une deuxième logique, celle de la comparaison avec le revenu médian local, pour voir les quartiers qui décrochent au sein de leur agglomération», explique le conseiller «territoires» au ministère de la Ville.

C'est le cas de Pierre-Rollin. Khaled, agent de proximité depuis dix ans dans cette cité, et qui a grandi ici, n'est pas très étonné. Il parle des «jeunes qui squattent et qui n'ont pas de travail». Mais surtout du nombre croissant de femmes seules avec enfants. De fait, la proportion de familles monoparentales est ici aussi importante que dans les rudes quartiers du nord de la ville. Le gardien raconte que deux expulsions ont eu lieu cette année avant la trêve hivernale. «Avant, on ne voyait pas ça ici», dit-il.

Stigmates. Isabelle Dorliat-Pouzet, sous-préfète chargée de la politique de la ville, n'a pas non plus été