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Politique de la ville : un plan rénové

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«Libération» a pu consulter la carte de la pauvreté en France redessinée par le ministère. Beaucoup plus précise, elle est la pièce centrale d’une réforme qui repense les aides aux quartiers.
publié le 17 novembre 2013 à 21h16
(mis à jour le 19 novembre 2013 à 12h22)

Vue du ciel, et du bureau du ministre de la Ville, François Lamy, la pauvreté ressemble à des petits carrés jaunes posés sur une photo satellite. Des carrés de 200 mètres par 200 mètres - la taille de deux ou trois gros immeubles, ou celle d’une poignée de pavillons avec jardins - qui dessinent une carte inédite de la concentration de la pauvreté en France. Parfois entassés les uns sur les autres dans un même coin de périphérie - ces banlieues généralement situées dans le nord et dans l’est des agglomérations -, où la misère reste tenace. Parfois isolés en plein centre-ville, poches de pauvreté invisibles cachées derrière des terrasses de restaurants. Il y a les communes qui n’ont aucun carré jaune. Et celles où les carrés recouvrent presque toute la surface de la ville. Dans ces carrés, plus de 50% des ménages ont des bas revenus, c’est-à-dire disposent de moins de 11 250 euros annuels par personne (1).

Cette cartographie a été élaborée par le ministère, en collaboration avec l’Insee, pour préparer la réforme de la politique de la ville, dont le projet de loi porté par François Lamy doit être discuté vendredi à l’Assemblée. Car la réforme de la politique de la ville est avant tout une réforme de sa géographie. Celle que l’on appelle «la géographie prioritaire» et qui, au bout de trente ans de superpositions de dispositifs aux noms toujours plus abscons (ZUS, Cucs, ZRU, ZFU…), était devenue illisible et partiellement déconnectée des réalités sociales. D’autant qu’une partie d