Alors que s'ouvre leur congrès, les maires s'inquiètent de leur avenir, dénonçant, comme l'Association des maires de France, une «accumulation de mesures visant à la suppression programmée des communes par leur dilution dans de nouvelles collectivités intercommunales». Les regroupements à marche forcée dans des intercommunalités, commencés sous Sarkozy, se poursuivent sous la gauche. Elle en a même rajouté une couche avec l'élection au suffrage universel direct des élus délégués à l'agglomération dès les municipales 2014, ainsi qu'avec le déplacement des plans d'urbanisme (PLU) de l'étage de la commune vers celui de l'agglomération, prévu dans la loi Alur (accès au logement et urbanisme rénové).
Entretien avec André Laignel, maire PS d’Issoudun et vice-président de l’Association des maires de France.
Le gouvernement envisage de confier aux intercommunalités l’élaboration du plan local d’urbanisme. Qu’en pensez-vous ?
Il faut bien comprendre que le PLU est le document qui encadre ce que sera l’aménagement urbanistique et de logement d’une commune. Autrement dit son développement et son avenir. Pour un maire, il est essentiel de maîtriser ce paramètre. Vouloir que le PLU soit obligatoirement établi au niveau de l’intercommunalité retirerait une fonction essentielle au maire. Dans de nombreux cas, ce n’est pas adapté à la réalité des territoires. Prenez ma ville, Issoudun : elle compte 14 000 habitants, avec autour 11 communes de 110 à 2000 habitants, dont certaines situées à plus de 20 kilomètres. A quoi servirait un PLU géré par l’intercommunalité dans ces conditions ? A strictement ri