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Libération
A la barre

Arche de Zoé : sauveurs sans regret

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Lors de leur procès en appel, les prévenus, Breteau et Lelouch, plaident leurs bonnes intentions.
publié le 21 novembre 2013 à 21h36
(mis à jour le 22 novembre 2013 à 9h57)

Six ans ont passé depuis les clichés en gilet à poche d'humanitaire et barbe de trois jours. Six années marquées par les arrestations, au Tchad puis en France, la prison, dans ces deux pays, les condamnations. Six années et tant de bouleversements qui n'ont rien changé aux certitudes d'Eric Breteau, 43 ans, l'organisateur de l'opération Arche de Zoé. Pour cet ancien agent commercial, on peut, un matin, se lever en décidant que l'on va «sauver des enfants», et cette «mission» autodécernée a le pouvoir de tout justifier. Des «subterfuges» pour tromper les communautés tchadiennes qui pensaient confier leurs enfants à une école-dispensaire et pas à un centre les préparant à l'exil. Des «arrangements» avec la réalité pour laisser croire à des couples français en mal de parentalité qu'en échange de «dons» de 2 200 euros ils pourront adopter. Et un «sentiment d'urgence» qui, au prétexte d'exfiltrer du Darfour des orphelins soudanais, permet d'embarquer des enfants qui ne sont finalement ni orphelins ni soudanais. «Moi, c'est d'abord : on met les gens à l'abri, et après on se préoccupe éventuellement des débats philosophiques» , dit encore Eric Breteau aujourd'hui à la cour d'appel de Paris.

Aplomb. Il y est jugé depuis mercredi, et jusqu'au 29, aux côtés de sa compagne, Emilie Lelouch, 37 ans. En première instance, ils ont été condamnés en leur absence à deux ans de prison f