«Cela fait plus de vingt ans que je n'ai plus parlé à mon frère.» Farida Dekhar-Powell, 44 ans, une des sœurs d'Abdelhakim Dekhar, est catégorique. «Toute la famille a rompu tout contact avec lui il y a vingt ans, au moment de l'affaire Rey-Maupin. C'était un choix que nous avons fait à l'époque», déclare à Libération, seul média français dans lequel elle a accepté de s'exprimer.
Farida Dekhar-Powell, qui vit au Royaume-Uni depuis vingt-deux ans, dans la grande banlieue de Londres, se dit «effondrée». «Mes deux enfants adolescents – mon fils a 19 ans et est à l'université, ma fille a 13 ans – ne connaissent même pas l'existence de cet oncle, comment je vais leur expliquer tout ça ?», questionne-t-elle, réfugiée chez des amis. La voix pleine de panique, elle ajoute : «Je ne peux pas rentrer chez moi, il y a des caméras plantées devant mon domicile, je ne veux pas qu'on me filme, ni mes enfants. Je veux les protéger, je suis en plein divorce, c'est déjà assez difficile comme ça pour eux.»
«Je n’ai rien à voir avec mon frère»
La jeune femme, qui enseigne le français, explique qu'Abdelhakim est l'aîné d'une fratrie de treize enfants, dont seulement neuf sont encore vivants. «Un de mes frères, Asedine, est mort il y a deux ans, et nous avons tous du mal à nous en remettre. Alors, pour mes parents, ce serait trop, ils ne le supporteraient pas, il ne fa