En premier lieu, le soulagement. Parce que notre journal n'oubliera pas l'irruption d'un homme armé dans ses locaux et les tirs qui ont grièvement blessé un assistant photographe. L'arrestation d'Abdelhakim Dekhar met fin à une traque entamée dès lundi, alors que les forces de l'ordre ont longtemps semblé manquer d'indices. Il faut le reconnaître, l'appel à témoins, avec la diffusion du visage du suspect, a été déterminant dans l'interpellation - ce qui ne manquera pas de relancer le débat sur la vidéosurveillance. Mais saura-t-on jamais pourquoi cet homme, qui a fait ressurgir d'un coup une autre affaire vieille de vingt ans, s'en est pris à deux organes de presse, avant de tirer des coups de feu devant la Société générale ? En 1994 déjà, après la cavale meurtrière de Florence Rey et d'Audry Maupin, Dekhar, dit Toumi, avait été décrit comme un personnage perturbé, mythomane, entre complice et instigateur, et qui semblait surtout avoir besoin de reconnaissance, comme le souligne notre journaliste Patricia Tourancheau. Aujourd'hui, les lettres que Toumi a laissées derrière lui, évoquant un «complot fasciste» et attaquant les médias et les banques, semblent pour le moins confuses, et apparaissent avoir été rédigées par un esprit déséquilibré. Personne ne sait si Dekhar se revendique toujours d'une mouvance d'ultragauche violente aux contours qui sont restés flous. L'enquête fournira peut-être des éléments d'explication. Ou peut-être pas. Mais, au moins, Toumi devra ré
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