«Le 6 décembre 2011, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité, tous groupes politiques confondus, une résolution réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution. Depuis, la majorité parlementaire a changé, mais le travail est poursuivi dans une remarquable continuité.»
Dans une tribune récente, des figures de l'UMP et de l'UDI font cause commune avec d'autres du Parti socialiste, d'Europe Ecologie-les Verts, du Parti communiste français et du Parti de gauche, pour marquer leur soutien à la proposition de loi n° 1437 qui vise en particulier la «responsabilisation du client», autrement dit sa pénalisation.
En politique, pareil consensus est inhabituel. Pour les partisans de cette loi, il en va de «la dignité de la personne humaine». Pour ses adversaires, il s'agirait plutôt d'une forme de moralisme. Qu'on s'en félicite ou qu'on le déplore, cela reviendrait en tout cas à transcender la politique. Et si les droits humains autant que la morale occultaient la nature proprement politique de cette proposition de loi ? La continuité revendiquée entre droite et gauche invite plutôt à examiner combien la logique actuelle emprunte à la politique héritée de la droite.
Sans doute faut-il relever des différences importantes, en particulier l'abrogation, avec le délit de racolage public, du «racolage passif» (sic), qui pénalise les personnes prostituées depuis la loi de sécurité intérieure (LSI) de 2003. Le ministre de l'In