«Un désastre», «une catastrophe» : cela fait des mois que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dénonce la faillite du système informatisé de versement des soldes militaires baptisé Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde). Depuis sa mise en place en 2011, ce logiciel fou provoque des bugs en cascade. «Un véritable scandale, confient en privé des officiers. Dans n'importe quelle autre administration, cela aurait été la révolution !» Mais pas dans la «grande muette», statut oblige. Durant la campagne présidentielle de 2012, les épouses de militaires déployés sur le front en Afghanistan avaient toutefois manifesté publiquement leur colère. Un geste inédit.
Sisyphe. Après avoir demandé un audit interne, le ministre a tranché, annonçant hier sur Europe 1 l'abandon de ce système. Une décision de principe, car Louvois va continuer de sévir pendant des mois, le temps qu'un dispositif alternatif puisse être mis en service. Dans l'intervalle, les centaines de «soldiers» embauchés par le ministère de la Défense pour corriger au jour le jour les dysfonctionnements générés par Louvois, vont devoir continuer leur labeur de Sisyphe. Le ministère de la Défense ne fournit pas d'estimation précise, mais la facture de ce fiasco se montera à plusieurs millions d'euros.
A qui la faute ? Dans un souci de loyauté républicaine, Jean-Yves Le Drian se refuse à désigner les responsables. Peut-être, aussi, parc