Menu
Libération
Tribune

Oui, le sida se soigne aussi par la politique...

Article réservé aux abonnés
A l'occasion de la journée mondiale contre le sida qui aura lieu dimanche, la candidate socialiste à la mairie de Paris propose de fédérer et de soutenir les associations.
par Anne Hidalgo, 1ère adjointe au maire de Paris et Jean-Luc ROMERO, conseiller régional d'Ile-de-France
publié le 29 novembre 2013 à 17h15

La lutte contre le VIH est un sujet politique. Eminemment politique. Un sujet pour lequel l'élu local peut faire beaucoup, mû qu'il est par des valeurs d'humanité et de solidarité ainsi que par un réel volontarisme politique. Car nous ne le savons que trop bien : lorsque le politique baisse la garde, c'est la maladie qui progresse ! L'élu local a toute légitimité pour intervenir en matière de lutte contre le sida. C'est pourquoi cette lutte a toute place dans la campagne pour les élections municipales. C'est ce que nous défendons pour Paris alors que plus de 20% de l'ensemble des contaminations sont découvertes dans notre ville, mais aussi pour la région Ile-de-France qui réunit la moitié des cas de sida du pays.

Au-delà des grands discours, aussi vite oubliés qu’ils sont prononcés, nous nous engageons à du concret. Dans la droite ligne de ce qui a été développé sous les deux mandats de Bertrand Delanoë, nous nous engageons auprès des associations, auprès des soignants, auprès des personnes séropositives, auprès des Parisiennes et des Parisiens.
Lutter contre le sida, c’est déjà (re)parler de cette maladie, de cette maladie taboue qui, sous prétexte que les gens en meurent moins, en tout cas moins brutalement, ne ferait plus partie de l’espace public. Erreur suicidaire que ce désintérêt manifeste, erreur qu’il nous appartient à toutes et tous de corriger. Concrètement, la politique de communication de Paris en matière de prévention est ambitieuse. Il s’agira de renforcer l’efficacité des campagnes de prévention via l’établissement d’un partenariat annuel avec une association. De même, un focus sur l’hépatite C, épidémie (trop) mal connue par le grand public, devra être envisagé. Parler de cette maladie, cela peut être aussi en parler différemment, non pas seulement via des animations ou des campagnes de communication qui sont actuellement menées avec succès à Paris mais par le biais de la culture : c’est dans ce cadre qu’un festival de films sur le VIH sera relancé.

Au-delà de la communication, Paris doit aussi prendre toute sa place auprès des acteurs de cette lutte tout autant qu'auprès des personnes touchées. Paris a toujours soutenu avec force les associations et continuera à le faire alors que celles-ci sont touchées de plein fouet par le contexte économique compliqué que nous vivons actuellement. Désireux que les acteurs de terrain se concentrent sur leurs actions et non sur des soucis structurels, nous proposons la création d'une ruche associative qui accueillera les petites associations de lutte contre le sida, mais aussi celles engagées dans la réduction des risques chez les usagers de drogues et qui permettra, par une mutualisation des moyens, d'aider les associations pour le montage de