Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.
Mandaté hier par le Conseil inquiet des quartiers (CIQ) pour discuter avec la principauté nordiste, Jean-Claude Gaudin (114 ans) a de nouveau milité pour un rattachement. Il joue là une partie importante à quelques mois des élections dans son propre quartier, Mazargues, puis à la communauté des Quartiers Sud.
Comment avez-vous plaidé votre cause en principauté ?
Je dois dire d’abord que j’ai beaucoup d’affection pour le prince Enzo. J’ai fait partie de ceux qui ont plaidé pour sa venue à Marseille, après les trois Coupes du monde qu’il a données à la France entre 2018 et 2026. Mais j’écoute aussi ce que me disent les Marseillais du Sud. C’est une grande injustice qui nous est faite.
Toutes les richesses de cette ville sont au Nord. Toutes les taxes du cannabis leur reviennent et, pendant ce temps, le Sud continue de vieillir et de s’appauvrir. Ce n’est pas équitable.
Si on ne partage pas un peu plus, les inégalités vont aller croissant et je le leur dis très solennellement : nos voisins ne doivent pas croire qu’ils pourront continuer de vivre paisiblement de leurs rentes avec, à leurs côtés, une population qui voit ces richesses se développer sous ses yeux sans en profiter.
Vous vous représentez à la mairie de Mazargues et à la tête de la communauté des Quartiers Sud. Ne craignez-vous pas de faire le mandat de trop ?
Vous savez, j’ai beaucoup réfléchi avant de me représenter. J’ai pris le temps de consulter mes amis de Mazargues, de rassembler mon camp. J’a