La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a affirmé vendredi que la France n'était «pas un pays d'accueil de la prostitution», au début de l'examen vendredi à l'Assemblée nationale de la proposition de loi sur le sujet.«Notre pays est vu par les réseaux de traite comme un pays qui refuse la prostitution» et ces réseaux, qui «se sont nourris des failles de notre législation», «nous regardent», a déclaré la ministre aux députés.
Ce texte, qui vise à sanctionner les clients, «est une proposition d'abolition de la prostitution», issue d'un travail dépassant «les clivages traditionnels» en politique, a-t-elle souligné. «Je voudrais vous exhorter au débat le plus digne, le plus respectueux», a ajouté Najat Vallaud-Belkacem.
«Le sujet ça n'est pas la sexualité, nous ne sommes pas là pour faire la police des mœurs (...) Le sujet c'est l'argent qui nourrit le proxénétisme», selon elle. La ministre a dénoncé «un système qui brasse dans le monde 40 milliards de dollars chaque année», et «n'existerait pas si à l'autre bout de la chaîne il n'y avait pas quelqu'un pour payer». Le délit de racolage sera abrogé via cette loi, conformément à l'engagement de François Hollande, a-t-elle rappelé.
La ministre a rejeté une «loi cachée du monde»