En déboulant jeudi après-midi dans le petit centre-ville coquet de Sézanne (Marne), les braqueurs de la bijouterie ont sorti les habitants de leur paisible et opulente indolence. Située à une heure et demie de Paris via la N4, cette ville d'à peine 6 000 habitants, l'une des premières sur la route des vins de Champagne, connaît peu l'insécurité. Elle doit maintenant gérer l'histoire d'un bijoutier qui a tué de quatre balles de Glock un de ses braqueurs, un homme du Val-de-Marne voisin. Alors, bien sûr, tout le monde le soutien, ce voisin «honnête et gentil», qui avait un port d'arme en bonne et due forme et dont la femme «est d'ici».
Commerçants et habitants s’identifient ou compatissent avec Eric Beyle, 54 ans, qui avait déjà fait face à plusieurs attaques, dont la dernière remonte à six mois. Et samedi, la ville a accueilli avec joie et unanimité sa remise en liberté sans poursuites, et s’est félicitée que la légitime défense ait été retenue et confortée par les images de vidéosurveillance prises à l’intérieur du magasin.
Réflexe. Mais Sézanne n'est pas Nice, où les coups de feux mortels d'un bijoutier contre un de ses braqueurs, début septembre, avaient entraîné un concert nauséabond de soutiens haineux. Aussitôt libéré, le bijoutier a lui même calmé le jeu dans les bureaux de son avocat, Eric Dupond-Moretti. Tout en justifiant son geste comme un réflexe de défense, Eric Beyle a affirmé : «Rien ne justifie la mort