Jusqu'en 2003, la fellation et la sodomie, même en privé entre adultes consentants et mariés, étaient pénalisées dans plusieurs Etats américains. Aujourd'hui encore, ces relations sont criminalisées dans de nombreux pays. Là où elles ne le sont plus, comme en France, en Belgique ou au Royaume-Uni, les pratiques sexuelles sadomasochistes continuent d'être surveillées par la justice, même lorsqu'elles sont le fait d'adultes consentants. On estime, dans la plupart de ces pays qu'en matière sexuelle l'Etat peut être paternaliste, c'est-à-dire qu'il a le droit d'imposer une certaine façon d'avoir des relations sexuelles, jugée meilleure ou plus vertueuse que les autres, sans demander leur avis aux personnes concernées.
Je suis en désaccord complet avec cette position et je ne suis évidemment pas le seul. Mais il me semble que ceux qui désapprouvent toutes ces interdictions n’ont pas toujours assez conscience du fait que la proposition de pénaliser les clients des prostituées est aussi paternaliste que la criminalisation de la fellation, de la sodomie ou des relations sexuelles sadomasochistes entre adultes consentants.
Après avoir été mise en œuvre en Suède il y a une dizaine d’années, cette proposition est arrivée en France, où elle sera discutée, probablement mais pas certainement, par les deux Assemblées. Il arrive en effet que des propositions de loi soient enterrées avant de partir au Sénat. La proposition de pénaliser les clients risque de subir ce sort. C’est encore