L'étau judiciaire se resserre autour de Serge Dassault, sénateur UMP et ancien maire de Corbeil-Essonnes (1995-2009). Depuis plusieurs mois, les magistrats sont sur la piste d'un don effectué via le Liban par Dassault, dont les policiers de la Division nationale d'investigations financières et fiscales (Dniff) ont trouvé la trace en septembre, lors d'une perquisition chez son notaire. Libération a pu obtenir les détails de ce versement, déjà évoqué par le Canard enchaîné et le Point.
En 2011, l’avionneur a donné, sur sa fortune personnelle, 2 millions d’euros à Younès Bounouara, un chef d’entreprise issu de la cité des Tarterêts à Corbeil. Ce don, notarié et déclaré au fisc, n’a en soi rien d’illégal. Mais il intéresse beaucoup les juges d’instruction parisiens Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, en charge de l’enquête sur le système présumé d’achats de voix lors des dernières municipales à Corbeil.
Il y a d'abord la personnalité du bénéficiaire. Bounouara a été, depuis l'élection de Dassault en 1995, l'un de ses relais dans les quartiers sensibles. Certains dans la ville le soupçonnent d'avoir participé à des achats de voix, ce qu'il dément. Bounouara a par ailleurs été mis en examen pour «tentative d'assassinat» et écroué par des juges d'Evry pour avoir blessé par balle un ancien boxeur, sur fond de conflit autour de l'argent de l'ancien maire (lire ci-contre).
Agent électoral. Les juges s'int