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Au conseil général de Montauban, les couleurs bien Tarn de la parité

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Dominique Sardeing-Rodriguez est la seule femme à être parvenue à dépasser le statut de «remplaçante».
publié le 13 décembre 2013 à 21h26

Pour ses 100 ans, Evelyne-Jean Baylet a voulu revoir le conseil général où elle avait régné pendant vingt-six ans. Au printemps, Jean-Michel Baylet, son fils et successeur, a donc organisé une réception au «château» attenant, à Montauban. «Madame la présidente» a salué quelques vieux amis toujours en poste et s'est approchée de Dominique Sardeing-Rodriguez, unique conseillère générale parmi trente hommes. Elle lui a soufflé à l'oreille, assez fort pour être entendue : «Ne vous laissez pas faire, les hommes ne valent rien !»

L'histoire fait encore rire Jean-Michel Baylet, 67 ans, éternel radical socialiste et admirateur de sa mère. «Elle menait son monde à la baguette. Cela lui allait très bien, qu'il n'y ait pas d'autre femme au conseil général.» Après cette «rad-soc» à poigne, héritière des mandats et journaux de son défunt mari en 1959, on n'a connu que deux conseillères générales dans le Tarn-et-Garonne en près de trente ans : une centriste qui n'a pas fait de vieux os, et l'actuelle socialiste, Dominique Sardeing-Rodriguez. Elle a été admise dans le saint des saints l'an dernier, quand l'élu titulaire, qui en était à son cinquième mandat, a dû choisir entre ses casquettes de conseiller général, maire et député. Elle était sa «remplaçante», spécialité de ce département où les suppléantes sont toujours des femmes, et toujours des «remplaçantes». Le lendemain des élections, elles posent sur les marches du «château». Puis elles dis