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reportage

Chambéry : la vie à petits pas après l’affaire du poison

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Dans la maison de retraite du Césalet, les résidents tentent de surmonter le choc provoqué par l’annonce de six morts, qui seraient dues à une soignante.
publié le 13 décembre 2013 à 21h36
(mis à jour le 15 décembre 2013 à 12h57)

La lumière blanche du soleil d'hiver rase les murs et découpe les ombres au couteau. Il y a du givre sur les pelouses, un joli jardin aux arbres nus, des bancs vides, le clocher d'une église, une vue poudrée sur les montagnes alentours. De temps en temps, une voiture se gare sur le parking, une silhouette se presse. Comme cette dame, parka rouge, brushing, débit affolé : «Je viens voir ma cousine. J'espère qu'elle va bien… J'ai entendu le drame à la radio. Ça m'angoisse.» Elle s'éloigne, hâte le pas vers le grand bâtiment blanc.

Le Césalet Dessous, maison de retraite médicalisée à Jacob-Bellecombette (Savoie), sur les hauteurs de Chambéry. Soixante-cinq lits pour des personnes dites «dépendantes», ayant perdu tout ou partie de leur autonomie. Un établissement à la bonne réputation, bien noté sur les sites spécialisés. Et le théâtre d’un fait divers qui glace les conversations.

Psychotropes. Jeudi, une aide-soignante de 30 ans, Ludivine Chambet, a été mise en examen et placée en détention pour six empoisonnements et trois tentatives sur des résidents de l'établissement. Les faits remontent aux trois derniers mois. Elle a reconnu leur avoir administré un mélange de plusieurs psychotropes. Les personnes empoisonnées - celles qui sont décédées et les trois autres qui ont été victimes de violents malaises -, âgées de 76 à 93 ans, «n'étaient pas en fin de vie», a souligné le parquet de Chambéry. Vendredi, l'oncle de Ludivine, B