Ce jeudi matin, le brouillard peine à se dissiper à Woippy, et le groupe de parents massés devant l'école aussi. La veille ils ont appris que le directeur, Chanel Mallinger, 51 ans, avait été retrouvé mort dans son monospace, poignardé. Le procureur de Metz, Pierre-Yves Couilleau, parle d'un « corps mutilé», d'au moins «une dizaine de coups portés avec un objet piquant et tranchant». Un corps dont la «position incohérente» intrigue : la victime, installée sur le siège passager, avait la tête sur le tableau de bord, les jambes repliées dans le dos. Du sang est retrouvé dans le véhicule, sur le bitume. Apparemment, rien n'a été volé.
Au portail de l'école, l'inspecteur de l'éducation nationale, Gaëtan Felici, tente de canaliser les parents. Eux veulent dire combien ils aimaient leur directeur. En poste ici depuis septembre 2011, il connaissait le prénom de chacun des 230 élèves, disputait parfois une partie de foot à la récré… «Il nous arrangeait même des problèmes en-dehors de l'école !» s'exclame Sabine, mère au foyer. «C'était un mec bien, on a du mal à comprendre qu'on s'en prenne à lui», poursuit Marie, mère au foyer également. Elles ont grandi ici, fréquenté cette école et vivent aujourd'hui dans les HLM qui cernent l'établissement. Le quartier Saint-Eloy est classé ZUS (zone urbaine sensible), comme la moitié de la commune, qui compte 60% de ménages non imposables.
Leurs enfants n'ont pas voulu venir aujourd'hui, «ils ont p